Journée Mondiale de l’eau
Par David Monnier, Président et co-fondateur de FONTO DE VIVO
22 mars 2021

2030 Objectifs du Développement Durable des Nations Unies,
une coopération pour l’accès à l’eau potable

Les Nations Unies prévoient pour 2030 d’atteindre les 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) rassemblés dans l’Agenda 2030. Une démarche collective engagée par les États membres des Nations Unies pour sauver le monde et agir pour l’accès à l’eau potable. Alors que le forum Mondial de l’eau, initié depuis 1997 démarre ce 22 mars, nous savons que les besoins demeurent immenses. Pourtant, il nous reste moins d’une décennie pour les atteindre. Le chemin est encore long pour offrir une vie dans la dignité et l’indépendance à chaque être humain.

L’accès à l’eau, porté par l’Objectif 6 des ODD, est le dénominateur commun de nombreux autres objectifs. Atteindre cet objectif est essentiel pour protéger les 2 milliards de personnes qui n’ont toujours pas accès à des services de base. L’accès à l’eau potable est aussi malheureusement le symbole du manque de justice sociale dans un monde globalisé. Il demeure encore beaucoup à faire aux quatre coins de la planète. De leur côté, les ONG oeuvrent au quotidien pour enrayer ce fléau. Cependant, elles rencontrent des problématiques qui compliquent largement leur marge d’actions. Les besoins sont tellement importants qu’il est difficile d’agir partout où le besoin est présent. Les solutions traditionnelles et centralisées d’accès à l’eau sont souvent très énergivores. Elles demandent de lourdes infrastructures, une maintenance constante et sont encore trop peu durables. Enfin, elles limitent souvent l’autonomie des populations, prérequis indispensable pour une réponse dans la durée.

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L’accès à l’eau concerne la santé mais aussi l’éducation, l’énergie

Un accès universel sera un vecteur de justice et de paix dans le monde

Pour ceux vivants dans un pays économiquement fort, il est souvent difficile de concevoir les obstacles rencontrés par les populations pour qui l’accès à l’eau potable n’est pas une réalité. Imaginez un instant, ne pas avoir d’eau potable à votre robinet, ou pire ne pas avoir de robinet, qu’il soit individuel ou collectif. Imaginez-vous, devoir parcourir des kilomètres chaque jour pour simplement aller chercher l’eau nécessaire à votre famille.

Imaginez-le vraiment…

Alors, votre quotidien n’a plus la même saveur. Tout se complique ! L’hygiène, l’alimentation, la santé, l’école, le travail, tout, absolument tout est différent. Et cette réalité est vécue par des milliards de personnes dans le monde qui sont chaque année victimes de maladies hydriques.

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©Pixabay

Adapter les réponses humanitaires d’accès à l’eau potable

La technologie actuelle nous permet déjà d’apporter des solutions décentralisées. Ceci est vrai pour l’accès à l’eau ainsi que pour d’autres services essentiels. Ils peuvent désormais être délivrés directement chez les utilisateurs, y compris ceux vivant dans les zones reculées ou les services « traditionnels » n’arriveront jamais. Il est de notre devoir de faire en sorte que les villages et les foyers accèdent sans plus attendre à des solutions hors réseau. L’eau potable, l’assainissement et l’énergie peuvent dès aujourd’hui être mis à disposition de tous. Nous pensons qu’il est nécessaire que les gouvernements nationaux et locaux, les ONG internationales et locales, ainsi que le secteur privé collaborent ensemble avec les populations. Ensemble, nous pouvons et mettre à disposition des solutions existantes, en fonction des besoins spécifiques des populations. Derrière une telle collaboration doit sous-tendre la non-obsolescence, la réparabilité, la durabilité, la sureté et aussi la frugalité des solutions techniques.

Y-a-t’il un lien entre réchauffement climatique et accès à l’eau ?

L’eau est une composante essentielle de notre environnement. Son accès inégal entre les êtres humains illustre la situation de l’humanité face au dérèglement climatique. Demander aux pays et populations les plus pauvres des efforts sur leur impact sur la planète alors qu’ils n’ont pas le minimum vital est un non-sens. C’est une démarche irréaliste et égoïste. Souvenons nous de nos engagements à horizon 2030 et ne renvoyons pas nos responsabilités vers ceux qui souffrent, déjà, le plus.

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©Jérémie Houdin

Assumer nos responsabilités collectivement

Nous avons besoin de coopération entre :

  • les gouvernements nationaux et locaux qui ont la légitimité d’agir,
  • les ONG qui ont la connaissance des réalités terrains,
  • les entreprises sociales qui innovent pour l’humanitaire
  • les grandes entreprises qui s’engagent socialement et financièrement.

Nous savons à présent que chaque maillon de cette chaîne a son rôle à jouer et des responsabilités à assumer. Ceci dans le but d’apporter la justice sociale sur notre planète et en protégeant ses éco-systèmes. Seules, les ONG sont confrontés aux réalités terrains et à la globalisation et à la multiplication des besoins. Seules, les entreprises sociales et les grandes entreprises rencontrent des difficultés pour accorder les besoins et les solutions. Seuls, les gouvernements sont face à l’inadéquation de leurs ressources et des besoins des populations mais doivent agir vite.

C’est ensemble que nous apporterons des solutions plus performantes, plus agiles, adaptées, rapides à déployer et durables.

La technologie sauvera-t-elle le monde ?

Certains croient naïvement que la technologie sauvera la planète. La technologie doit être au service de l’humain et non l’inverse. Aussi, elle doit être pertinente et adaptée aux besoins réels des populations pour favoriser la sensibilisation et l’éducation de tous. Cet aspect est encore trop limité dans les innovations humanitaires qui, bien souvent, ne permettent pas de transformer les comportements. Nous pensons que le pari de la technologie sauveuse de tous les maux du monde est trop incertain et préférons l’action et la collaboration. La technologie est un outil qui doit être mis à disposition du plus grand nombre. Dès lors qu’elle impacte favorablement le sort des plus démunis d’entre nous, son effet est réel, pertinent. Son acceptation est alors naturelle. Le défi doit être relevé aujourd’hui avec nos outils actuels et ne pas être remis à un demain plein de promesses hypothétiques.

La collaboration est la voie qui nous conduira vers des solutions agiles et durables pour tous

Le monde d’avant se meurt et s’accroche de sa main avide et destructrice à ses propres lambeaux. Veillons à ce qu’il n’emporte pas toute la planète dans sa chute. L’heure est de choisir, chacun à son niveau, gouvernements, ONG, entreprises privées, citoyens. Si nous voulons continuer cette quête de matérialité mortifère ou si nous décidons que dans un monde fini, chacun doit pouvoir disposer de services minimums afin de mener une vie digne et fraternelle. La diminution de la consommation dans les pays les plus riches, parallèle indispensable à une égalité entre les hommes ne peut être vue comme une punition. Seuls ceux qui regardent le monde au travers des lentilles du marketing consumériste omniprésent dans nos sociétés le pensent. Pour Fonto de vivo, entreprise engagée, la création de valeur doit avoir un sens qui ne peut pas être la recherche incessante de plus-value. Notre ambition est claire : créer de la valeur pour innover et apporter des solutions simples et durables aux besoins essentiels de l’humain ; Humana solvo.

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©Jérémie Houdin

S’unir et aider, là est notre clé pour parvenir à nos ambitions à tous.

David MONNIER-fonto-de-vivo-humaintaire-ong

Créons un monde de paix, dans lequel les droits sont vécus, les richesses sont partagées et les inégalités ne sont qu’un mauvais souvenir.
Car oui, nous en sommes convaincus, les solutions sont à notre portée et le monde n’attend plus que nous !

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David Monnier, ancien humanitaire, Président et co-fondateur de Fonto de vivo.